Walter Nigg
Une vie de sainteté méconnue
« Vous avez une sainte comme fondatrice ! Je répète : une sainte », déclara le Cardinal Van Rossum, après une visite à Niederbronn. Avant de partager ce verdict, nous devons répondre à une question : que signifie « sainteté » ?
Peut-onaujourd’hui encore répondre si clairement à cette question comme l’avaient fait les générations antérieures ? Les saints eux-mêmes objecteraient ; Dieu seul est saint. C’est certainement vrai. Pourtant la Bible exige : « Vous devez être saint, car je suis saint, le Seigneur votre Dieu ». Il est vrai que le saint ne se laisse pas définirpar des mots, il est entouré d’un mystère et se dérobe à toutes les définitions. Il en est de la sainteté comme de la déclaration d’Augustin sur le Temps : « Qu’estce donc que le Temps ? Aussi longtemps que personne ne me demande, il me semble que je le sais, mais si quelqu’un me demande et que je dois l’expliquer, alors je ne le sais pas. » Tous les essais d’analyse critique du saint, afin d’en avoir le coeur net, doivent échouer car il se présente quelque chose d’inqualifiable et que son être est au-dessus de tous les mots. Tous les concepts nous manquent pour exprimer adéquatement son fluide. Même si quelque chose d’inexprimé
l’habite, l’homme a pourtant un désir profond, parfois réprimé, de sainteté. Si le thème « le saint » signifie pour beaucoup d’hommes d’aujourd’hui une certaine gêne, ils cherchent malgré ceci la personne incarnant l’existence chrétienne, dans l’espoir de pouvoir grandir intérieurement par elle.